En sortant de la gare, je me suis retrouvé une nouvelle fois au centre de Paris.
 Au premier regard, je reprenais contact avec cette ville  une fin d'après-midi d'été. Je la reconnaissais à sa lumière, à ses enseignes de grandes marques, à l'allure de ses femmes qui dans leur diversité avaient cette élégance si simple et particulière à ce lieu.
Je traversai la rue dans la faible animation de fin de semaine pour entrer dans la  brasserie où je terminais chaque fois une aventure pour en commencer une autre.
 Le cadre désuet de l'établissement convenait  à mon humeur dans ces  moments-là, quand je posais mon sac une journée, avant de m'évader à quelque flânerie pleine toujours de nostalgie. 
Le  patron installé au milieu du bar me tendit la poignée de main de bienvenue.
Je pris   machinalement  le journal comme chaque fois et commandai un café.
 Je pénétrai dans la grande salle vide du fond dans son décor de  glaces, de banquettes contre le  mur avec ses  tablettes de marbre. Je m'assis sur le cuir bordeaux, regardant les titres à la une  en attendant l'arrivée du garçon. 
Quatre longues heures à durer avant de reprendre ma route pour une nouvelle destination !
 Une télévision silencieuse s'alluma brusquement au dessus de moi, donnant sur la glace qui me faisait face des images sans signification. Là, mal concentré à ma lecture, j'entendis le pas léger d'une femme. Des chaussures basses, élégantes très découpées ; la robe découvrait une jambe fine, un visage de trente ans portant des lunettes, encadré d'une coiffure châtain clair, tombant sur les épaules, presque démodée.
L'inconnue hésita un moment avant de s'installer à l'autre bout de ma table, proche, sur la même banquette, tournant aussi le dos à la télévision. 
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