La
langue- le niveau de langue-langue écrite et langue parlée.
Nous n'allons pas revenir sur ces concepts du niveau de langue et des
catégories habituelles de langue écrite et langue parlée.
Il faut penser quand même que la langue française de notre vie
quotidienne qui est étudiée et parlée sur tous les continents, n'a pas
toujours été la langue également bien parlée et écrite par les
habitants de la France.
Le patois était la langue commune et le français était la langue de
l'école, des lettrés et de l'administration.
Il était donc habituel de distinguer langue parlée et langue
écrite.
Ces deux langues étaient distinctes puisque l'une était
générale et sensée être comprise par tous, et l'autre variait
avec la province et le niveau d'éducation scolaire des locuteurs.Aujourd'hui il est clair que si vous vous
exprimez en français, vous savez bien qu'il y a une langue polie, c'est
celle que vous pratiquiez à l'école et une langue complètement libre,
sans règle que vous n'utilisez pas dans votre vie familiale ou sociale
habituelle.
La règle est donc simple: utilisez dans l'écrit, la langue que vous
pratiquez tous les jours et ne vous croyez pas obligé de traduire en
langue écrite ce que vous avez à dire dès l'instant où vous êtes
allé à l'école obligatoire pour tous.
Se
lire et se relire pour enlever le superflu |
L'habitude est restée cependant pour beaucoup de penser que
puisqu'on écrit, on doit employer un beau langage comme si
l'écrit était l'aristocratie de l'expression.
Quand nous lisons aujourd'hui des écrivains populaires qui
vivaient encore il y a dix ou 20 ans et que nous n'avons pas
besoin de nommer, nous voyons à quel point tout a vieilli dans
leur façon de s'exprimer et la prétention savante et recherchée
de leur style, images, comparaison.
De fait, on ne lit plus ces auteurs; on doit absolument éviter de
les imiter ou de s'inspirer de leurs manières.
Par contre, si nous lisons aujourd'hui Guy de Maupassant ( mort en
1893) , nous
avons un bel exemple de la simplicité, de la concision, de
l'exactitude des mots et de la précision des images.
A cette personne qui nous demandait de
lui écrire une lettre pour faire valoir un droit, nous avons demandé
de dire ce qu'on devait écrire. En écrivant mot pour mot ce qu'elle a
dit, on a pu faire une lettre explicative bien tournée, et sa
demande a été satisfaite.
Si vous avez en vous une histoire que vous voulez raconter, faites-le
avec vos mots de tous les jours en veillant à leur justesse et à la
simplicité. Une histoire est forte ou belle par l'émotion qu'elle
éveille et non pas par la complexité des mots ou de la
construction des phrases.
Lisez la
nouvelle inédite d'Alain Bernard |
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